Apprendre l'anglais c'est un peu comme gravir une montagne

Je n'y arriverai jamais !

C'est trop difficile pour moi !

Je ne suis pas doué(e) en langues !

Apprendre l'anglais c'est pas pour moi !

Je suis motivé(e) au début mais je finis toujours par me décourager !

Est-ce que, pour vous aussi, apprendre l'anglais (ou une langue étrangère) vous paraît une montagne ? Vous êtes-vous déjà fait l'une des réflexions ci-dessus ?

La randonnée en montagne

Cet été, nous avons fait de belles randonnées dans les Hautes-Pyrénées. Et comme à chaque fois, nous avons beaucoup marché et monté des dénivelés assez importants. Lors d'une ascension finale, assez raide, pour atteindre le refuge des Espuguettes (à environ 2000 mètres d'altitude), nous avons régulièrement fait de courtes pauses afin de reprendre notre souffle, nous retourner pour admirer le paysage, boire quelques gorgés d'eau, nous remotiver les uns les autres pour atteindre notre objectif du jour : le sommet !

Tandis que je randonnais, je me suis mise à réfléchir au cheminement de l'apprentissage d'une langue étrangère. J'ai eu envie de vous écrire afin de vous faire part de toutes les similitudes que j'ai trouvées entre la randonnée pédestre en montagne et l'apprentissage de l'anglais. Are you ready?

Objectif final précis

Pour atteindre un objectif final précis, il est nécessaire de bien se préparer au préalable : préparation physique et mentale, vérification du matériel, carte, boussole, altimètre, ravitaillement, itinéraire…

Les randonneurs ont généralement tous un objectif final précis à atteindre. Ils savent où ils vont et ils sont bien équipés pour atteindre leur but. De plus, en montagne, pour partir d'un point A et arriver à un point B, il y a aussi le facteur de l'altitude et des dénivelés à prendre en compte.

Je n'oublierai jamais nos randonnées dans les Alpes, dans le parc national de la Vanoise, avec mon mari lorsque nous étions jeunes. Notre objectif final était de parcourir tous les sentiers de grande randonnée du parc national. Pour atteindre cet objectif final, qui nous a pris en tout 4 semaines sur 2 ans (2 fois 15 jours), nous avons eu besoin de beaucoup d'étapes intermédiaires - nous cheminions chaque jour de refuge en refuge.

On peut aussi se fixer des objectifs plus accessibles comme une marche à la journée. L'objectif est d'arriver un un endroit précis puis de faire demi-tour ou une boucle pour rentrer à son logement. Un jour, nous étions à environ 2000 mètres d'altitude au départ d'une étape, et nous pouvions clairement apercevoir notre objectif du jour 1000 mètres plus haut dans les neiges éternelles ! Il nous a falllu la journée pour atteindre notre objectif, qui ne se comptait pas en km parcourus mais en dénivelés. D'ailleurs, l'altimètre nous permettait de savoir précisément où nous en étions sur la carte. Je me souviens comme la journée fût longue, fatigante et pleine de surprises. 


Objectifs intermédiaires

Il n'y a que 24h par jour, nous avons nos propres limites physiques, nos besoins de sommeil, de manger… qui font que des objectifs intermédiaires sont nécessaires pour atteindre l'objectif final. Parfois, l'objectif intermédiaire qu'on se fixe est trop ambitieux. La fatigue ou un gros orage nous oblige à revoir notre objectif à la baisse et nous arrêter pour faire étape un peu plus tôt qu'initialement prévu ou carrément modifier l'itinéraire… On se fixe un petit objectif comme celui de marcher 2 heures sans s'arrêter et de faire ensuite une pause et le point sur la carte IGN. Ou bien atteindre le gros rocher qu'on voit au loin pour enfin s'octroyer une petite pause bien méritée. Ce qui compte, ce n'est pas combien de temps cela va prendre pour atteindre l'arrivée ni par quel chemin ; ce qui compte c'est d'y arriver, n'est-ce pas ? 

A chaque étape intermédiaire, nous aimons aussi surligner sur notre carte IGN tous les tronçons du GR que nous avons parcourus. Cela nous permet de garder les yeux fixés sur le but : l'arrivée.

Pauses

En randonnée, les pauses sont nécessaires et bénéfiques ; elles doivent être régulières mais courtes. En effet, des pauses prolongées ont pour effet de nous assoupir et risquent de nous faire perdre notre motivation. En revanche, une pause brève permet de reprendre son souffle, grignoter quelque chose d'énergétique, boire quelques gorgées d'eau et redonne l'énergie nécessaire pour poursuivre le chemin. 

Regarder derrière

Quand on démarre une randonnée à environ 1000 mètres d'altitude, le paysage n'est souvent pas très dégagé. On passe généralement à travers une forêt et la vue, bien que jolie, n'a rien d'exceptionnelle (voir la photo ci-dessous).


Par contre, on sait que tout en haut, à environ 2000 mètres, on aura une vue dégagée et saisissante sur tous les sommets environnants, la vallée en bas, les alpages au loin… Se retourner brièvement pour voir ce qu'on a gravit est excellent et super motivant pour reprendre l'ascension. Car, même si on a l'impression de marcher très lentement, on est toujours surpris de voir tout ce qu'on a parcourus en quelques minutes de marche. Et regarder derrière est parfois plus encourageant que regarder devant vers le sommet (qu'on voit rarement avant d'être proche de l'arrivée d'ailleurs). Alors regarder derrière OUI mais pas trop longtemps, redescendre et abandonner NON surtout pas.

Ne pas trop écouter les autres ni se comparer

Souvent on avance sans savoir précisément quand on arrivera. Parfois, on croise des gens qui reviennent de notre destination et on leur demande si nous sommes bientôt arrivés. Ce n'est pas toujours une bonne idée car s'ils nous disent à quel point le chemin va être long et parcouru d'embûches, on risque d'avoir une baisse soudaine de moral ou de motivation et peut-être même qu'on va faire demi-tour et stopper net notre ascension. Par contre, si ces randonneurs nous disent : "Allez-y, vous y êtes presque et c'est trop beau là-haut !" Alors, nous voilà remotivés, regonflés à bloc. On se voit déjà tout en haut, entrain de faire fondre notre fromage des montagnes, acheté au berger de la cabane en bois à la sortie du village, dans une bonne plâtrée de pâtes chaudes.

On entend souvent que "tout est dans la tête" et c'est tellement vrai en rando ! Mais attention à ne pas trop écouter les autres ni se comparer à eux. Nous sommes tous différents. Un chemin long pour l'un sera peut-être court pour l'autre. Un chemin difficile pour l'un sera peut-être facile pour l'autre. A nous de tracer notre propre chemin à notre propre rythme, sans se comparer à l'autre et surtout sans se comparer à celui qui nous dépasse en courant !

L'apprentissage d'une langue

Vous avez sans doute compris les analogies avec l'apprentissage de l'anglais ou de toute autre langue étrangère.

Objectif final précis

Apprendre l'anglais sans objectif final précis est comme faire une randonnée en montagne sans destination finale. Marcher pour marcher ne vous emmènera pas forcément très loin et ne durera pas forcément très longtemps. En revanche, vous irez loin si vous apprenez l'anglais avec un objectif précis comme

  • pouvoir converser avec des anglophones,
  • voyager de façon autonome,
  • trouver un travail où l'anglais est nécessaire,
  • échanger avec un membre de votre famille anglophone,
  • suivre les progrès de vos enfants en anglais,
  • vous reconvertir professionnellement
  • devenir bilingue…
Comme en rando, une bonne préparation est nécessaire pour atteindre son objectif final : préparation mentale et choix des outils pédagogiques. Il faut bien se connaître pour choisir le meilleur moyen d'arriver à destination, pour trouver la méthode qui VOUS convient.

Etapes intermédiaires

Méfiez vous des fausses promesses alléchantes qui circulent sur Internet comme quoi vous pourriez maîtriser l'anglais ou toute autre langue en quelques semaines ou mois. Ce serait un peu comme croire que vous pourriez arriver au sommet de la montagne en quelques minutes grâce à des chaussures aux super pouvoirs. Les chaussures ont leur importance (confort, légèreté…) mais il y a des processus qu'on ne peut pas accélérer tant que ça, même en y mettant de la super bonne volonté. Apprendre une langue étrangère est un processus de longue haleine, et OUI ce processus vous prendra du temps et de l'énergie. Ceux qui vous promettent le contraire sont des menteurs. Mais faire les efforts pour parcourir ce chemin en vaut la peine ! Une fois en haut, vous n'en redescendrez plus jamais ! Vous pourrez avoir l'impression d'avoir perdu vos automatismes, votre aisance, votre fluidité… mais après une réactivation, tout vous reviendra, pour la bonne raison que tout ce que vous avez appris se stocke quelque part dans votre cerveau et n'en repart pas (sauf en cas de maladie neurologique). C'est pourquoi, dites vous bien que vos efforts sont utiles et les bienfaits seront durables. C'est un peu comme l'image mentale qu'on a de la vue imprenable du sommet de la montagne. Après 20 ans sans être retourné à ce sommet, l'image mental que vous vous en faites sera peut-être un peu floue. Mais il vous suffira de revoir une photo et tout vous reviendra, comme si c'était hier, n'est-ce pas ?

C'est ce qui se passe pour moi avec le grec moderne et l'espagnol. J'avais atteint un certain niveau d'aisance, sans avoir jamais atteint un niveau de fluidité parfaite, mais aujourd'hui j'ai l'impression de n'avoir que peu de restes. Mais je sais qu'un séjour en Grèce ou dans un pays hispanophone d'un mois suffirait à réactiver ma zone du cerveau qui stocke ces langues apprises et je pourrai de nouveau comprendre les gens et me faire comprendre. Pourquoi en suis-je si certaine ? Car je l'ai vraiment expérimenté ! J'en parle dans les 3 articles de blog Quand je serai grande je serai polyglotte.

Pauses

Est-il bénéfique de faire des pauses dans ses apprentissages ? OUI. Tout comme il faut faire des pauses en rando pour reprendre son souffle, s'hydrater, se restaurer légèrement… il est bénéfique de faire des pauses de temps en temps afin de laisser notre cerveau se reposer. Durant ces pauses, vous pouvez faire des activités complètement différentes (dans la nature, du sport, de la méditation, de la lecture…) qui vont stimuler d'autres zones de votre cerveau. Mais attention, si une pause de quelques jours est toujours bénéfique, une pause de plusieurs années vous obligera à réactiver tout ce que vous avez appris précédemment avant de pouvoir continuer à progresser. Et cette période nécessaire de réactivation pourrait vous décourager. Alors des pauses OUI, mais courtes (quelques jours ou semaines).

Regarder derrière

Reprendre ou réviser régulièrement tout ce qu'on a appris depuis nos débuts revient à regarder en arrière le chemin parcouru. C'est bénéfique car

  • la révision permet de fixer les mots et phrases dans notre mémoire. Plus on revoit des choses apprises régulièrement et plus on peut les mémoriser de façon permanente. "La répétition est l'amie de la mémoire" dit le dicton.
  • la révision permet de réaliser tout le chemin parcouru ! Et quel chemin ! Quand on part de zéro et qu'on arrive à s'exprimer, même simplement, se faire comprendre… on est fiers de soi et ça nous donne des ailes pour poursuivre les efforts.

Ne pas trop écouter les autres ni se comparer

Nous avons tous des modes de vie différents, ainsi que des goûts, envies et principes différents. Il y a ceux qui ont besoin, pour mieux apprendre, de contacts en présentiel avec un enseignant ; ceux qui vivent loin de tout et n'ont pas d'autre choix que d'apprendre l'anglais en ligne ; ceux qui ont peu de moyens ; ceux qui s'opposent aux écrans, ceux qui en font un usage modéré et ceux qui les adorent ; ceux qui aiment accéder à leur contenu 7 jours sur 7 sans aucune contrainte horaires… 

Et heureusement pour nous, il y a énormément de possibilités aujourd'hui pour apprendre l'anglais ou faire apprendre l'anglais à nos enfants, et ce dès le plus jeune âge (club d'anglais, anglais en ligne avec ou sans professeur, applications, jeux…). Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Ce qui fonctionne pour certains ne fonctionne pas pour d'autres. Vous seuls êtes les mieux à même de savoir ce qui VOUS convient pour VOUS et votre famille.

Pourquoi ne pas profiter de cette période pour essayer un cours d'anglais gratuit dans plusieurs structures qui le proposent (en ligne ou en présentiel) jusqu'à trouver ce qui VOUS convient à vous ? Lessons4kids vous offre un cours d'anglais gratuit (Lesson 1) et plusieurs extraits de cours ou ateliers d'anglais (voir blog). Pour en savoir plus sur notre méthode, lisez notre page Notre Méthode. Sur notre chaîne YouTube Lessons & Books4kids, vous pouvez aussi découvrir un aperçu du contenu de chaque leçon d'anglais en ligne Lessons4kids.

Pour finir, je voudrais vous parler de quelqu'un que nous avons croisé cet été, durant notre ascension de Gavarnie au refuge des Espuguettes.

Le berger des montagnes

Nous avons demandé un renseignement à un jeune homme, au joli et fort accent des Pyrénées. En le regardant s'éloigner, nous avons constaté qu'il portait des hautes bottes en caoutchouc. Vous avez déjà marché avec ce genre de bottes ? Moi oui et je les trouve lourdes et peu confortables. Tandis que le jeune homme s'éloignait en direction d'un troupeau de brebis, nous avons compris qu'il était leur berger. Nous ne savons pas d'où il venait exactement, ni où était sa destination finale, mais il a très vite été un tout petit point au loin. Et là on s'est demandés comment il faisait pour marcher si vite, franchir des montagnes et mener son troupeau, si "mal" chaussé. Et j'ai tout de suite imaginé qu'il devait être berger depuis toujours, que les montagnes ont toujours été son terrain de jeu puis de travail et que marcher pour lui, était tout aussi naturel que surfer pour d'autres, jouer au foot ou d'un instrument de musique. Il était 'tombé dedans quand il était petit' - c'était une évidence ! Nous, qui avions de bonnes chaussures de rando respirantes, confortables, pas trop lourdes, avec des bonnes semelles… nous nous trouvions si petits, si maladroits, si nuls à côté de ce prodige de la marche en bottes de caoutchouc ! 

Tout comme ce berger aux facilités déconcertantes, il n'existe pas de limites au nombre de langues qu'un enfant peut acquérir naturellement. Nous regardions un reportage à la TV l'autre jour sur le Kenya, ce pays africain anglophone où vit le magnifique peuple Masaï. Un kenyan expliquait au journaliste que dans leur pays tout le monde parle au minimum 3 langues : le Swahili la langue du pays, l'anglais la langue officielle et une autre langue tribale. Ces 3 langues sont acquises dès la naissance. Ils n'attendent pas de maîtriser une langue pour en apprendre une autre, les langues sont assimilées ou acquises de façon naturelle. Dans ce pays, les hommes sont polygames et les femmes doivent apprendre la langue de leur mari. Quand un homme prend une femme d'une autre tribu, elle doit apprendre la langue tribale du mari en plus. Comment ? Je n'en sais rien mais elle le fait ! Alors je vous laisse imaginer le nombre de langues que comprend ou maîtrise un enfant né dans une famille composée d'une maman, d'un papa et ses trois ou quatre femmes et de grands-parents !

D'après des chercheurs en neuroscience, le cerveau des jeunes enfants (de la naissance à environ 3 ans) lui permet de reproduire n'importe quel son de n'importe quelle langue de monde ! Vous imaginez ? Des sons qui nous paraissent imprononçables à nous, adultes, est très naturel et facile pour les bébés. A partir de 3 ans, le jeune enfant commence à discriminer les sons de sa ou ses langue(s) maternelle(s) et petit à petit il perd cette capacité extraordinaire qu'il avait à la naissance. Alors pourquoi attendre ?

Le bilinguisme précoce a et fait toujours l'objet de nombreuses recherches. Il est fascinant de se pencher sur cette question et prendre la décision d'accompagner (ou non) nos enfants dans cette jolie montagne qu'est l'acquisition naturelle de l'anglais - la langue dont on aura tous un jour ou l'autre besoin. Je vous invite à suivre le compte Instagram Mini Bilingue sur lequel vous trouverez beaucoup d'informations fiables et accessibles sur le bilinguisme précoce. On y lit par exemple que les jeunes enfants "peuvent apprendre 2 langues en même temps sans confusion et sans délai" ; "un enfant acquiert son vocabulaire avec la répétition répétition répétition (13 répétitions en moyenne pour qu'un enfant comprenne un mot, 24 en moyenne pour qu'un enfant dise un mot - ces nombres sont valables pour les 4-5 ans)" ; "les bébés apprennent une langue en étant exposés à celle-ci. Donc les exposer à un maximum d'interaction langagière est le meilleur moyen de les aider dans leur développement du langage"...

Si vos enfants sont un plus grands, dites vous bien qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre une langue. Mais rappelez surtout qu'il n'est jamais trop tôt !

Alors, quel chemin allez-vous prendre ? Quel est votre objectif final ? Quelles sont vos étapes intermédiaires ?

Belle randonnée linguistique à tous mes chers lecteurs !

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